Boléro

Le boléro est à l'origine une danse de bal et de théâtre à trois temps, apparue en Espagne codifié en 1780, dans la  danse académique espagnole, l'« escuela bolera ».

Le mot ferait référence au gilet que portaient les Andalous ; pour d'autres il désigne le danseur de bolas (boules), mais l'origine la plus vraisemblable paraît être le surnom de « Volero » (le danseur volant) qu'on donnait à Sebastián Cerezo.

Le Boléro espagnol fut importé à cuba  et transformé  en musique binaire et syncopée marqué par la clave (deux chevilles de bois frappées l'une sur l'autre) influencé par le " son"  et le danzon à l'origine de la rumba qui est marqué par une sensualité  exubérante et des mouvements syncopés (aucun déplacement sur le temps fort n° 1 de la mesure à 4 temps) sur des percussions africaines qui sont l'ossature de cette musique.

La rumba très vite interdite à cuba sera exportée par les musiciens vers l'Amérique via le Mexique. Il se transforme prend la forme du boléro cubain dont la musique devient plus sage alors que les pas de danse du boléro sont très proches de la rumba . De magnifiques mélodies naissent de par le monde  (Perfidia , Besame mucho, Quizas quizas, Historia de un amor  souvent traduite en français par de magnifiques auteurs....) sur ce rythme  la "rumba lente" fait le tour du monde  et finalement la rumba internationale se danse bien  sur du boléro qui conserve le plus souvent la rythmique cubaine avec claves et bongos. 

La danse de salon appelée rumba, ou boléro est donc  la même techniquement . Le boléro américain est plus théâtral pas glissés et mouvement plus amples. Le Boléro perd aussi une grande partie du balancement des hanches jugées jadis trop sensuel, au bénéfice de légères élévations comme en valse lente. Plus gracieux, il se rapproche en cela des danses "standard" et perd un peu son caractère sensuel de "danse latine"...

En France, cependant,  les danseurs de bal non formés en rumba (réservée au début à la danse sportive) mettent des pas de tango français, de quick step ou de slow foxtrot, pour danser le boléro de bal et tout naturellement  en suivant  la ligne de bal  alors que boléro comme rumba sont des "SPOT DANCES " comme le tango argentin le "rock" ou le cha cha. Ils restent sur place  dans une sorte de grande "tache" un peu circulaire et  ne progressent pas dans le sens du bal ! Seule exception : la samba,  danse latine par excellence, mais aussi danse de défilé qui  suit bien la ligne de bal même en  progressant assez vite...Les pas de rumba s'imposent très lentement au fil des ans  grâce aux  drand professeurs souvent eux mêmes champions  et les danseurs ayant pris des cours !

Aux Etats unis,  le Boléro  fait partie du style BALLROOM  par opposition au style  INTERNATIONAL (de compétition) et comporte les mêmes figures que la rumba et souvent les mêmes noms mais pas toujours). Surtout  il se danse  sur une interprétation  différente du rythme -Lent Vite vite - et non  celui syncopé  de la rumba .234(1), Les techniciens de la dansent disent alors qu'on peut danser à tiempo (mouvement sur le temps fort)  (boléro) ou à contra-tiempo (pas de mouvement ou très discret des hanches sur le temps fort - soit le 1 de la mesure -) (rumba,  mambo...) Cette obligation de danser à "contra tiempo" est obligatoire  en compétition mais laissée à l'initiative des danseurs selon le ressenti de cette musique  et il en est de même pour le pied sur lequel on commence à danser. L'ancienne figure : le carré de rumba est conservée en boléro alors qu'il a été remplacé par des "check" avant et arrière (pas de mambo) en rumba. 

En République dominicaine est apparu dans les années 1960 la bachata, un genre musical assez proche du boléro  mais très influencé par le mérengue au lieu de la rumba (c'est à dire de l'ancien "son") .

De nombreux boléros ont été  également adaptés en salsa ... voire même interprété sur le rythme du CHA CHA CHA ¨ Alors OUI !  la rumba , le cha cha , le mambo, la salsa et le boléro forment bien une même famille fortement marquée par l' empreinte de culture cubaine qui a permis  la fusion des mélodies européennes et des rythmes africains, au carrefour des couches les plus pauvres de la société cubaine et des musiciens cultivés et célèbres souvent de réputation internationale.     

           En  musique classique, le boléro de Ravel (1928)  est le morceau qui  a rapporté le plus de droits de sacem pendant 70 ans (mais il n'a rien à voir avec le boléro cubain)